Epilogue : à construire ensemble

“Maintenant on fait quoi ? Comment appliquer ces méthodes en entreprise ?”

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1. Format : flexible.

  • Participants : individuel ou en équipes de 7 personnes au maximum. Une idée : inviter des personnes extérieures à l’entreprise.
  • Motivation : face à l’ampleur des transformations, il est nécessaire que les participants valident leur volonté de limiter le réchauffement climatique entre +1,5°C et +2°C.
  • Connaissances requises : une bonne compréhension des mécanismes et des menaces que font peser le changement climatique sont indispensables. La Fresque du Climat est un excellent atelier pédagogique pour acquérir ces connaissances en 3h. Ou ce précédent article en très résumé en 10 minutes.
  • Occurrences multiples : mener les ateliers sur plusieurs dates permet d’ancrer la réflexion dans l’entreprise, de donner du temps pour se renseigner, de prendre du recul. Cela augmente aussi la probabilité d’embrayer sur des transformations concrètes à la suite des ateliers.
  • Durée : entre 2h et 4h par événement. L’Atelier 1 est le plus chronophage et il détermine les ateliers suivants.

2. Bénéfices :

  • Ateliers concrets & applicables : les 4 ateliers invitent les participants à proposer, construire, faire des choix, et tester la cohérence de leurs propositions pour répondre à la question “Quelle société compatible avec l’Accord de Paris proposez-vous ?”. Cette dynamique permet de découvrir progressivement la complexité des enjeux avec des éléments chiffrés et un esprit orienté “Action”.
  • Etude cohérente entre périmètre global, systémique et individuelle : la neutralité carbone se mesure à l’échelle planétaire. Elle ne s’évalue pas à l’échelle d’une entreprise. Il faut donc commencer par développer une vision cohérente de la société toute entière avant d’en tirer des conclusions par secteur, puis par l’entreprise.
  • Analyse critique, critère d’opposabilité : ces outils permettent d’évaluer la pertinence et la validité de stratégies bas-carbone communiquées. Une question préliminaire pour toute stratégie bas-carbone pourrait ainsi être : “Comment avez-vous construit votre société respectant l’Accord de Paris dans laquelle opère votre entreprise (Atelier 1) ? Quelle y est sa place (Atelier 2) ? Est-elle toujours rentable (Atelier 3) ?

3. Objections possibles :

  • “Impossible de prévoir à 30 ans” : prévoir n’est pas l’objectif de ces ateliers. L’objectif est de mesurer l’écart entre la situation actuelle et l’objectif fixé par l’Accord de Paris. Le temps disponible est à la fois une ressource et une contrainte pour la mise en oeuvre des transformations.
  • “Impossible de calculer précisément les émissions des transformations identifiées” : travaillez en “ordre de grandeur”. Les réductions nécessaires sont telles qu’elles questionnent très vite de nombreuses formes d’organisation de la société et d’entreprises sans nécessiter d’aller dans le détail.
  • “Notre équipe n’arrive pas aux mêmes résultats que les autres équipes” : c’est normal. Les choix sont difficiles, les réponses diffèrent. Cela souligne le défi que représente la construction d’un projet de société à l’échelle nationale, encore plus à l’échelle mondiale.
  • “Les chiffres sont principalement en France alors que l’enjeu est à l’échelle mondiale” : exact, choix éditorial 🙂 . J’ai choisi le périmètre national comme proxy pour donner les chiffres les plus proches possibles de la réalité des participants.
  • “Si les émissions à l’échelle mondiale sont en moyenne de 5 tonnes CO2e /an/personne, passer à l’objectif de 2 t CO2e /an/personne nécessite une baisse de l’ordre de 60%, et non de 80% comme suggéré”. Renvoyez la question : “Quels pays contribuent le plus aux émissions mondiales ? Quels pays exportent leur émissions ? Comment faire baisser la moyenne ?”
  • “-80% d’émissions de CO2e, vous n’y pensez pas ?” : le défi est vertigineux. ️Cette question souligne l’importance du 1.3 Reconnaissances requises, indiqué ci-dessus. “Si vous désirez viser moins, quels sont vos objectifs : -10%, -20%, -40% ? Quelles en seraient les conséquences ?

En conclusion, Valérie Masson-Delmotte, directrice de recherche au CEA et co-présidente du groupe nᵒ 1 du GIEC rappelle régulièrement “Chaque dixième de degré compte, chaque année compte, chaque choix compte”.

Vous avez des suggestions, des remarques, des idées pour améliorer les ateliers ? Contactez-moi par email, LinkedIn, commentaires.

Au boulot !

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Pierre Peyretou

I help people and companies build a low-carbon economy, ESCP Affiliate Professor